Le Shari’a
Board est une entité indépendante composée de juristes spécialisés dans la
jurisprudence commerciale islamique qui est chargée de passer en revue et de
superviser les activités de la banque pour assurer leur conformité avec les
principes de la sharia. Ce comité comprend en général de quatre à sept membres.
Le comité se réunit à la fin de chaque année financière pour un audit religieux
des opérations financières et d’investissement de la banque. A l’issue de cet
audit le conseil remet son rapport aux actionnaires et investisseurs de la
banque. Ce comité assure une double gouvernance: celle relative à la conformité
des transactions commerciales aux principes de la sharia et celle relative au
respect par les dirigeants et par la banque de l’éthique islamique ou «
souloukiat ».
Rôle et responsabilités:
-
Conseiller et d’assister les institutions qui désirent réaliser des opérations
de finance islamique dans
l’élaboration des contrats et des produits qui soient en conformité avec les
principes du droit musulman.
- Analyser
la documentation légale et les caractéristiques des produits sharia compatibles
élaborés par les équipes de développement des établissements financiers pour
s’assurer notamment qu’ils respectent, entre autres :
- Emettre
son avis (Fatwa) de sharia compatibilité au terme des échanges avec les
responsables de l’institution financière, lorsque les éventuelles modifications
requises dans la structuration des produits ou autre ont été apportées.
- Procéder
à l’audit régulier des produits sharia compatibles pendant leur durée de vie
afin de s’assurer que, dans la pratique, les normes imposées pour la validité
et le caractère licite de chacune des opérations réalisées sont effectivement
respectées. En effet, il suffit parfois d’une modification mineure dans le
déroulement des différentes phases composant une transaction pour rendre
celle-ci caduque : dans le cadre d’une Mourâbaha par exemple, où le financeur
achète un bien sur demande de son client pour le lui revendre avec une marge
bénéficiaire déterminée (ce montage constitue une alternative tolérée[1] au
crédit à la consommation), si la marchandise acquise est revendue avant que
l’intermédiaire en prenne possession (directement ou par le biais d’un agent),
c’est l’ensemble de l’opération qui n’est plus sharia compatible.
- Adopter
les mesures requises en cas de non respect avéré des conditions imposées dans
la mise en application d’un produit au sujet desquels un avis de sharia
compatibilité a été émis.
- Purifier
les retours sur investissements sharia compatibles en y retranchant la part
éventuelle de revenus résultant d’opérations illicites réalisées de façon
secondaire pour l’offrir à une cause charitable. C’est le cas notamment des
dividendes provenant de sociétés dont l’activité principale est licite mais
dont une petite part du chiffre d’affaire provient de placements à intérêts.
- Réaliser
des rapports annuels afin de confirmer le caractère sharia compatible des
opérations réalisées par les institutions financières. Le choix de s’orienter
vers les outils de la finance islamique résultant la plupart du temps de
considérations religieuses, morales et spirituelles, ces rapports sont
déterminants pour rassurer les investisseurs et clients musulmans.
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