29 juin 2012

LES ORGANISMES INTERNATIONAUX ACTEURS DE LA FINANCE ISLAMIQUE


La croissance de la finance islamique a été facilitée par l’établissement de diverses institutions indépendantes chargées de la mise en place, de la promotion, de la diffusion des « best practice » et de la déclinaison de ces règles au sein des établissements et institutions islamiques.

Ce corpus de règles et/ou de standards concerne des domaines essentiels dans la vie de ces institutions : la comptabilité, la gouvernance d’entreprise selon le référentiel islamique, la surveillance des risques, le contrôle interne, la vie juridique de l’entreprise, la mise en place et la gestion des contrats, etc.

Quelles sont donc ces institutions ?

Islamic Development Bank (IDB)
Basée à Jeddah (Arabie Saoudite) et instituée en 1973 par la conférence des ministres des finances des pays musulmans, la Banque Islamique de Développement n’a cessé de jouer un rôle capital dans le développement de la finance islamique. A la fin 2008, l’IDB comptait 56 pays avec pour principal objectif, le développement socio-économique des pays membres.
L’IDB accorde des financements à des projets, des entreprises et fournit également une mission d’assistance dans le domaine social aux pays membres. Enfin, l’IDB dispose des fonds spéciaux dédiés à l’assistance des populations musulmanes en pays étrangers.

International Islamic Fiqh Academy (IIFA)
Egalement basée à Jeddah, l’IIFA est un Shari’a board qui regroupe des juristes musulmans membres de l’Organisation de la Conférence Islamique.

Elle a pour rôle d’étudier et de formuler des avis juridiques (Fatwas) ayant pour objectif de servir de position commune en matière d’économie, de finance et de Banque. L’IIFA regroupe en son sein, des juristes musulmans particulièrement versés dans le domaine des transactions et fortement impliqués dans des problématiques économiques ou financières contemporaines.

De nombreuses institutions financières islamiques font généralement appel à l’IIFA par l’intermédiaire de leur Shari’a Board afin de s’assurer de la cohérence de leurs règles de fonctionnement avec celles édictées par l’IIFA.

Accounting & Auditing Organization for Islamic Financial Institutions (AAOIFI)
L’AAOIFI a vu le jour en 1990 à Alger et s'est très rapidement installée à Bahreïn dès 1991. Elle compte 155 membres issus de près de 40 pays, et intègre en son sein, des banques centrales, des banques islamiques et divers intervenants dans le domaine de la finance islamique.

L’AAOIFI a pour principales missions de développer des normes comptables, d’audit, de gouvernance, d’éthique ainsi que de mettre en place des standards Shari’a communs à l’ensemble des institutions financières islamiques.
 

Islamic Financial Services Board (IFSB)
Basée à Kuala Lumpur depuis 2002, l’IFSB est un organisme regroupant des Banques centrales, des autorités monétaires ainsi que diverses organisations actives dans le domaine de la régulation et la supervision des institutions agissant dans la sphère de la finance islamique. L’ISFB a pour rôle de mettre en place un corpus de standards et de bonnes pratiques qui viendraient en complément des règles de surveillance édictées par le Comité de Bâle, les organisations internationales de contrôles des activités de marchés (IOSC) et d’assurance (IAIS).

International Islamic Financial Market (IIFM)
Créée à Bahreïn en 2001, elle a pour principal objectif de définir le cadre conceptuel nécessaire au développement de marchés monétaires et de capitaux islamiques.
Pour la bonne réussite de sa mission, l’IIFM aura également comme tâches annexes :
-    La promotion et l’harmonisation des avis juridiques émis dans le cadre de la structuration de produits Shari’a
-    L’implémentation des produits Shari’a à l’étranger
-    La promotion de la cotation transfrontalière de produits Shari’a ainsi que le trading de produits islamiques sur les marchés financiers.

Liquidity Management Center (LMC)
La LMC a été créée en 2002 pour faciliter la mise en place d’un marché monétaire interbancaire qui permette aux institutions islamiques de gérer leur liquidité de façon dynamique. Cette institution avait également comme objectif de réfléchir à la mise en place d’un marché secondaire via lequel les institutions islamiques pourraient réaliser des opérations de trésorerie de court terme  Shari’a compliant.
Aujourd’hui la LMC travaille à l’unification des règles de fonctionnement des marchés financiers islamiques et à la création de marchés secondaires, de marchés OTC, etc.

International Islamic Rating Agency (IIRA)
Créée en 2002, l’IIRA a pour principal objectif l’évaluation et la notation des institutions financières islamiques ainsi que les produits créés par ces dernières.
Cette évaluation intègre également une évaluation de la conformité de ces institutions et des produits qu’elles créent (par rapport à la Shari’a) ainsi que la probabilité de défaillance de ces institutions.

The Intertational Arbitration and Reconciliation Center for Islamic Financial Institutions (ARCIFI)
Etablie à Dubaï depuis 2005, elle a un rôle de médiateur mais statue également sur les litiges qui opposent institutions financières islamiques nationales, régionales et internationales.

General Council for Islamic Banks and Financial Institutions (GCIBFI)
Créée en 2001 à Bahreïn, elle travaille à l’implication et à la participation des banques et institutions financières dans les débats internationaux d’envergure relatifs au domaine financier.

Par le biais de ces institutions, la finance islamique est devenue, au fil des années, un acteur majeur dans la sphère financière actuelle.

Aujourd’hui, le rôle des acteurs locaux devient tout aussi primordial que celui de ces grandes institutions. En effet la communication envers les consommateurs avait longtemps été occultée ; en France des acteurs comme Aidimm travaillent à la promotion de la finance islamique à l’échelle du grand public.
L’un des enjeux majeurs demeurera l’image et la perception qu’auront les consommateurs de cette nouvelle finance

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